« La Rue de la Sardine, à Monterey en Californie, c’est un poème ; c’est du vacarme, de la puanteur, de la routine, c’est une certaine irisation de la lumière, une vibration particulière, c’est de la nostalgie, c’est du rêve. La Rue de la Sardine, c’est le chaos. Chaos de fer, d’étain, de rouille, de bouts de bois, de ronces, d’herbes folles, de boîtes au rebut, de restaurants, de mauvais lieux, d’épiceries bondées et de laboratoires. Ses habitants, a dit quelqu’un, « ce sont des filles, des souteneurs, des joueurs de cartes et des enfants de putains » ; « ce quelqu’un eût-il regardé par l’autre bout de la lorgnette, il eût pu dire : ce sont des saints, des anges et des martyrs », et ce serait revenu au même. »

Rue de la Sardine / John Steinbeck






























Simon Gaillot est un jeune cinéaste. À vingt ans, il décide de tourner chaque été un film en plein air à partir d’une pièce de théâtre. Fidèle à l’esprit de Jean Cocteau selon lequel l’art cinématographique est avant tout un artisanat, il travaille, dans un souci constant d’économie, à établir une relation de proximité et de nécessité entre un texte, un visage, un corps et un paysage. Il a ainsi pu adapter, avec une grande liberté, les œuvres de Julien Gracq (Le Roi pêcheur), Heinrich von Kleist (Penthesilea), Jean Racine (Bajazet), Robert Walser (Aschenbrödel), Oscar Wilde (Salomé), Fernando Pessoa (O Marinheiro), William Shakespeare (The Winter's Tale), Torquato Tasso (Aminta) et Charles Péguy (Ève).