« La Rue de la Sardine, à Monterey en Californie, c’est un poème ; c’est du vacarme, de la puanteur, de la routine, c’est une certaine irisation de la lumière, une vibration particulière, c’est de la nostalgie, c’est du rêve. La Rue de la Sardine, c’est le chaos. Chaos de fer, d’étain, de rouille, de bouts de bois, de ronces, d’herbes folles, de boîtes au rebut, de restaurants, de mauvais lieux, d’épiceries bondées et de laboratoires. Ses habitants, a dit quelqu’un, « ce sont des filles, des souteneurs, des joueurs de cartes et des enfants de putains » ; « ce quelqu’un eût-il regardé par l’autre bout de la lorgnette, il eût pu dire : ce sont des saints, des anges et des martyrs », et ce serait revenu au même. »

Rue de la Sardine / John Steinbeck

RÉPARER LA CAMÉRA

Documentaire - Long métrage - En écriture



Aide à l’écriture de la Région Nouvelle-Aquitaine

Ecriture et Réalisation :
Marie Legrand


À la naissance de ma sœur, en 1991, mon père filme ce nouveau quotidien étonnant. Jusqu’en 1996. “Quand tu es née, la caméra a pété” m’a dit ma mère quand nous avons sorti le carton rempli de cassettes mini-DV du placard. J’y re-découvre mon père disparu en 2005. Dans sa mise en scène du bonheur familial, je cherche les premiers indices de la noirceur qui s’empare peu à peu de lui et qu’il tente de maintenir hors champ, l’alcoolisme. Je reconstitue le geste d’amour qu’a été pour lui de filmer, avant que disparaissent les images.